En rééducation ou en complément d'une rééducation, le parent ou le professionnel pourra jouer avec l'enfant avec la liste des jeux émise dans les articles précédents sur l'attention visuelle.

Il ne suffit pas de jouer pour que l'enfant puisse s'approprier des stratégies. Ces stratégies seront transférables lorsqu'il sera confronté aux difficultés pédagogiques, si le professionnel ou le parent rempli certaines conditions.

Pour rappel, la place du parent est importante dans la stimulation de l’enfant. Le regard qu’il pose sur son enfant permet à l’enfant de prendre confiance et d’oser aller plus loin.

Il est important que le parent aime jouer. Il ne faut pas que ce moment soit vécu comme une obligation, une charge supplémentaire dans son organisation. Donc si vous n’avez pas envie ou que vous n’aimez pas jouer, inutile de se forcer.

Pour que cela se passe bien, il faut que l’enfant ait envie et le parent également. Le moment et le lieu doivent être bien choisis, à une heure raisonnable où l’enfant n’est pas fatigué. Un lieu confortable sera choisi où la concentration est possible et l’espace suffisant pour jouer.

L’attitude du parent sera bienveillante, encourageante. Pour que le jeu puisse être un outil préventif ou en rééducation ou en complément d'une rééducation, il faudra passer par 4 phases essentielles.

D’abord, il est important de savoir comment jouer en lisant les règles en prenant un temps sans l’enfant. Il faut y jouer au préalable seul. Cette première phase de prise de connaissance du jeu, je l’appellerais phase préparatoire.

La phase de présentation est le second temps où l’on fait découvrir le jeu. Cette phase se base sur des notions issues de la gestion mentale.  Il est important de montrer les différentes pièces du jeu, d’expliquer le déroulement à l’enfant et de poser la question suivante à l’enfant : comment pense-t-il qu’il devra agir pour réussir ? Cette question va permettre à l'enfant de se mettre en projet. Cette phase de présentation est indispensable et surtout à ne pas négliger.

Vous pouvez faire l’expérience de jouer sans avoir fait cette première phase, les résultats au niveau de la compréhension et de l’implication de l’enfant seront moins efficients que si vous intégrez cette seconde phase. Il est clair que cette phase n’a lieu que la première fois que l’on aborde le nouveau jeu. Par la suite, il ne faudra plus passer par cette phase. 

Vous pouvez toutefois lors de la séance suivante avec ce jeu faire un bref récapitulatif.

La troisième phase, dite jeu, est le moment où vous jouez avec l'enfant.

La quatrième phase est tout aussi importante et je la nommerais phase de clôture. Il est important de terminer la partie sur une réussite de l’enfant. Veuillez à prévoir suffisamment de temps.

Plus l’enfant est petit, plus le temps de jeu sera court. Le temps idéal, selon moi, est de 5 à 15 minutes.
Voir 30 minutes pour les plus grands (dés 7ans), toujours en prenant du plaisir.

Dès que la partie est terminée, il est important de verbaliser sur le jeu. Il faut parler du comment on a réussi, qu’est-ce qu’on mis en place pour réussir. Si l’enfant a du mal à s’exprimer, vous pouvez vous-même dire ce que vous avez mis en place.  Cette phase de mettre en mots la stratégie utilisée va permettre à l’enfant d'intégrer les stratégies. Une étude a démontré que jouer pour jouer sans débriefing ne permet pas de transposer la compétence transversale dans un autre contexte.

En résumé, il y a 4 phases pour jouer avec son enfant :

Phase préparatoire : prise de connaissance du jeu par le parent qui doit connaitre les règles et y avoir joué au préalable, de préférence sans l’enfant.

Phase de présentation : moment clé avant de jouer où le parent montre les différentes pièces et pose l’attention de l’enfant sur l’objectif et amène l’enfant à penser une stratégie avant d’y jouer.

Phase de jeu : le parent joue avec l’enfant.

Phase de clôture : il est important de clôturer la séance jouée sur une réussite et en réalisant un débriefing, dire comment la partie s’est déroulée dans sa tête.